État des lieux du contexte local dans le cadre d’un projet de valorisation du bois de bocage en Cerdagne, au sein de la filière bois énergie locale, et mise en place d’une expérimentation sur 2 fermes pilotes
Avril 2020
La culture de l’arbre têtard, très présente en Cerdagne il y a une cinquantaine d’années, a perdu sa place dans les paysages agricoles actuels. De nos jours, la présence d’arbres têtard se résume à des sujets âgés peu ou pas taillés depuis plus de 30-40 ans. Ces arbres étaient taillés en hauteur pour éviter que les rejets ne soient mangés par les bovins ou ovins, friands des jeunes pousses. Il fallait donc les mettre sur un tronc dont la hauteur les préserve de la dent du bétail.
Outre leur importante dans l’identité paysagère du territoire et comme témoins d’un patrimoine régional, ces arbres ont des intérêts et des rôles multiples.
- Les arbres têtard abritent une grande biodiversité (oiseaux, mammifères, amphibiens, reptiles et invertébrés)
- Les arbres têtards ont également de nombreuses utilisations agricoles :
* Protection des sols, des troupeaux et des cultures
* Bois énergie (bois déchiqueté ou bois bûche) ;
* Fourrage d’appoint ;
* Paillage litière animale (utilisation comme alternative de copeaux de bois). Les copeaux de bois améliorent la portance du sol, évitent le tassement et captent les nitrates.
* Usages domestiques (vannerie, piquets, manches d’outils …).
* Bois Raméal Fragmenté (BRF) qui améliore efficacement l’humus du sol et sa structure en stimulant la faune et de la flore du sol.
* Bois d’œuvre ou bois de loupe.
* Limitation géographiques des parcelles.
Actuellement, en Cerdagne, peu de personnes entretiennent encore ces arbres, ils cassent alors et deviennent gênants pour les agriculteurs lorsque des branches tombent dans les prairies fourragères. Ils sont alors supprimés.
Une étude a donc été lancée en 2018 sur ce sujet. Suite à un marché public, le bureau d’études FAIG Bé (Jean-Michel Mivière) associé à Pyrénées Cartographie (Guillaume Arlandes) ont été retenus pour réaliser ce travail. L’étude était composée de 2 phases :
– la première phase comprend l’inventaire du potentiel sur le territoire en termes de ressources (volumes mobilisables et exploitables), d’exploitations (CUMAs existantes, matériel présent, lieux de stockage…) et de débouchés (bois énergie + utilisation éventuelle en litière) pour aboutir à la mise en place d’un ou plusieurs modèles économiques et à l’analyse des conditions d’exploitation et de commercialisation.
– la seconde phase comprend la mise en place de 2-3 sites pilotes sur 2-3 exploitations volontaires.
- Au final ce sont plus de 400 km de haies bocagères qui ont été inventoriés en Cerdagne (sans compter la vallée du Carol) avec de nombreux arbres têtards (estimés à 14 000 arbres têtards sur l’ensemble du territoire étudié). Une gestion pérenne du gisement bocager pourrait alimenter les 2/3 des besoins en énergie du territoire. Les débouchés concernent la filière bois énergie (bois bûche et plaquettes) principalement pour les frênes et les aulnes et l’utilisation en paillage pour les peupliers et les saules.
Contact :
Sophie Gesta – Chargée de mission agriculture
Parc naturel régional des Pyrénées catalanes
La Bastide, 66360 Olette – www.parc-pyrenees-catalanes.fr
Le projet bénéficie de l’aide de l’UNION EUROPEENNE avec les fonds FEADER du GAL TERRES ROMANES EN PAYS CATALAN et de la Région Occitanie
Plan de financement (TTC) :
LEADER : 14 412.8 € (soit 64 %)
Région : 3 600 € (soit 16 %)
Autofinancement PNR PC : 4 507.2 € (soit 20 %)
Total de la prestation : 22 520 €
Partenaires invités et associés à ce projet : DDTM, Région, Département, CRPF, Bois Energie 66, ONF, Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, Fédération des CUMAs des Pyrénées-Orientales, Réserves Naturelles (Eyne), Jardinerie d’altitude (Osséja) ainsi que bien sûr les agriculteurs. Ont également été contactées les différentes entreprises du bois énergie du territoire.